
Depuis lundi dernier, les conducteurs taxis-motos assiègent le centre-ville de Lubumbashi, protestant contre leur interdiction d’y exercer.
Ils défient la maire intérimaire Laurianne Mwewa qui veut voir redorée ; l’image de la belle ville du cuivre. Comme s’ils n’avaient plus rien à faire, ils se réveillent le matin, s’arment des pierres pour tenter de se frotter aux forces de l’ordre !
A leur passage, le macadam en paie le prix ; des pneus sont brulés sur des principales artères de leur itinéraire. C’est la jungle.
Que réclament-ils ? Ils veulent en réalité imposer un arrêt des taxis-motos à la renommée place de la poste. Eh oui ; ils veulent continuer à gambader en plein cœur de Lubumbashi avec toutes les conséquences qui en découlent.
Les Manseba (terme local pour identifier un conducteur taxi-moto) ne respectent plus rien. Ils sont transporteurs, ils sont l’Etat, ils sont la loi, ils sont même des hors la loi !
Quand ils y circulent, les citoyens transportés croisent les doigts pour ne pas être percuté par un véhicule car ces conducteurs des taxis-motos ne respectent ni feu de signalisation, ni les autres usagers de la route. C’est eux qui sont toujours prioritaires et se fichent des autres. Ils peuvent même rouler sans s’arrêter. Ils préfèrent se faufiler entre deux véhicules en mouvement. C’est ça la jungle des Manseba pour laquelle ils manifestent torses bombées au cœur de la capitale du cuivre.
Le coté poutine de Laurianne Mwewa
Elle est une guerrière ; la maire ad intérim de Lubumbashi. Aussitôt portée à la tête de l’hôtel de ville en attendant des nouvelles dispositions de sa hiérarchie, celle qui se fait appelée Poutine pour son sens d’engagement dans les décisions fortes n’entend pas désarmer.
Elle a d’abord commencé à suspendre les principales associations qui encadrent les Manseba jugées incapables de contenir l’anarchie créée dans ce secteur.
La circulation des conducteurs taxis-motos a été interdite au centre-ville de Lubumbashi, de quoi attiser l’insoumission de ceux qui paradent comme des super citoyens !
Laurine Mwewa a pris tout un tas de mesures notamment l’imposition des amendes à l’endroit des conducteurs des véhicules de transport en commun.
C’est entre autre les chauffeurs qui s’adonnent au phénomène Kimbirikité (course inachevée : argot swahili lushois) dont l’amende en cas d’arrestation varie entre 200.000 et 300.OOO Francs Congolais.
Ainsi, les mini bus qui transportent au-delà de leur capacité d’accueil verseront 200.000 Francs Congolais alors que les taxis se voient sommés de payer 150.000 Francs.
Sans quittance, les chauffeurs devront payés entre 100.000 et 150.000 FC d’amendes pendant que tout véhicule de transport non peint en couleur jaune paiera jusqu’à 200.000 Francs d’amendes.
Eh oui, les conducteurs Lushois ont peur des amendes! Ils ne respectent les règles établies qu’en face des mesures drastiques! Des mesures salvatrices tout de même.
Ici aussi, Laurianne Mwewa Kalombo engrange des points auprès d’un bon nombre d’habitants de Lubumbashi lassés par le désordre dans le secteur de transport ; une cacophonie digne de la cour du Roi Pétaud.
La numéro un des lushois tolère que les taxis-motos circulent à la cité comme on dit ; à l’intérieur des communes.
Assainir le centre de Lubumbashi
A Lubumbashi, la police est instruite de faire respecter l’arrêté de l’hôtel de ville. C’est ainsi que vers Bélair ; ils ne peuvent pas dépasser le tunnel. Coté Kenya-Bongonga, les motocyclistes s’arrêteront désormais au Camp Vangu.
A la place pompe d’essence et coté Matshipisha l’Hôpital Gécamines est leur limite. Ceux qui empruntent l’axe Hewa bora se limiteront désormais au rondpoint carrefour. A défaut de respecter les limites indiquées dans les itinéraires ; la police a reçu l’instruction de se saisir des récalcitrants.
La mairie veut assainir la ville qui après s’être débarrassée des marchands appelés communément pirates, éjecte les Manseba en dehors du principal centre de Lubumbashi.
Jusqu’où l’autorité urbaine compte-t-elle aller ? Les conducteurs taxis-motos continueront-ils de lancer le défi à la police ? Rien n’est sûr en tout cas mais ce qui est très certain est que les citoyens qui ne respectent pas la mesure en vigueur se voient déjà arrêtés et mis au cachot.
Mandela LONGA