Le 12 août l’humanité commémore la journée mondiale de la jeunesse.
Pour cette année 2021 ; il n’y a pas eu malheureusement d’activité significative à Lubumbashi suite aux restrictions imposées par le pouvoir public pour cause de la pandémie de coronavirus.
Certes, la COVID-19 sévit depuis une année et demie en République Démocratique du Congo mais les jeunes sont les plus touchés par les effets néfastes de la maladie.
A l’occasion de cette journée mondiale de la jeunesse, nous avons rencontré Simon Pierre Kalenga ; coordonnateur Provincial du forum de la jeunesse dans le haut-Katanga et président de l’organisation pour le bien-être des Albinos au Congo (OBEAC).
Une jeunesse à l’abandon
Ce leader des jeunes reconnu pour son sens d’analyse et sa ténacité dans la lutte pour les droits des personnes vulnérables porte un regard critique sur l’encadrement de la jeunesse. « Nous essayons d’encadrer les jeunes dans la limite de nos moyens, mais l’état semble avoir abandonné le secteur de la jeunesse ; c’est regrettable!»
Il estime que les acteurs politiques sont à la base de la délinquance juvénile constatée à Lubumbashi. « Les jeunes pour la plupart désœuvrés se livrent à la consommation des boissons à forte dose d’alcool à chaque fois qu’ils sont dans les manifestations politiques car c’est eux qui font des sales besognes » a-t-il dit.
«Les jeunes sont pratiquement dans la rue, quand on leur propose 5.000 Francs congolais par exemple et parce qu’ils n’ont pas d’emploi ils cèdent. Les politiques cherchent à conserver leur pouvoir le, plus longtemps possible, ils n’ont rien avoir avec l’encadrement de la jeunesse.»
Le coordonnateur provincial du forum des jeunes décrie le phénomène « préso » (président) ; un comportement qui consiste pour les jeunes de trainer derrière des personnalités influentes pour gagner un peu d’argent.
Lorsque les jeunes sont utilisés pour commettre des actes de violence et de vandalisme à l’endroit de leurs adversaires politiques, Simon Pierre Kalenga pense que « les politiques ont contribué à la montée en puissance du taux d’intolérance en province » et en appelle à la responsabilité de l’État.
«La jeunesse c’est la maîtresse même du développement et c’est celle-ci sur qui repose les valeurs mais aussi toutes les antivaleurs. Nous sommes en train de fustiger l’encadrement de cette jeunesse au niveau où l’on ne sait pas définir ce qu’elle est entrain de faire et ce dont elle a besoin» s’inquiète-t-il.
Il dit célébrer la journée internationale de la jeunesse avec le grincement de dent car il n’y a pas un accompagnement efficace.
Simon Kalenga interroge les décideurs politiques: «Pourquoi vous acceptez de prendre la charge de la jeunesse quand vous n’êtes pas en mesure de l’accompagner? Les jeunes sont cités dans le banditisme, les enlèvements d’enfants, la criminalité.»
En fin, il estime que ces derniers ne sont pas préparés à protéger le patrimoine en infrastructures et autres pendant qu’ils sont sensés prendre la relève.
Aussi, pour cause de coronavirus, plusieurs activités de jeunes sont à l’arrêt faute de financement.
Pour que la province du Haut-Katanga et la République Démocratique du Congo toute entière tire réellement profit de sa jeunesse, le pouvoir public doit l’accompagner en finançant notamment les projets de ceux qui sont regroupés en coopératives et association.
Par Mandela LONGA