Par Mandela LONGA
Dans ses mutations et ses démarches à se conformer au standing des grandes universités de la République Démocratique du Congo, l’université de Kalemie fait un pas de géant. Jusqu’en 2014, elle était inscrite sur la liste des extensions de l’université de Lubumbashi.
Sept ans seulement après qu’elle est devenue une institution publique autonome, l’UNIKAL ne cesse de surprendre.
En sept ans, depuis l’obtention de son autonomie, elle en est à son troisième recteur. Pour mémoire, elle a connu d’abord une femme ; la professeure Kisimba Kya Ngoy, en suite le professeur Adalbert Mukalay décédé en poste en 2018 et actuellement, le professeur Victor Kalunga Tshikala.
Depuis qu’il est recteur, le professeur Victor Kalunga Tshikala ayant œuvré pour la consolidation des acquis de ses prédécesseurs, s’inscrit désormais sur la voie de l’émergence de cette institution d’enseignement supérieur et universitaire.
La Viabilité des Infrastructures à tout prix
Depuis l’aube de son existence, l’UNIKAL a occupé les anciens bâtiments des travaux publics. Cependant, les deux comités de gestion sortants, ont ajouté un bâtiment de trois auditoires à ceux qui ont existé.
Cependant, un projet du gouvernement central qui a consisté à relocaliser l’université vers un nouveau site (Lukwangulo à 9 km ) s’est arrêté à son début.
Alors que tout est à l’arrêt, le comité de gestion que dirige le professeur Victor Kalunga Tshikala ne veut pas croiser les bras.
Dès son entrée en fonction, ce dernier a lancé les travaux d’érection de la clôture de l’enceinte de l’UNIKAL. Ceci a donné naissance à l’ambitieux projet de construction de deux bâtiments du type moderne à 4 niveaux chacun.
Pour un projet financé entièrement par l’université, les données techniques démontrent la volonté pour les nouveaux gestionnaires de placer la barre plus haut : Un Grand bâtiment de 53m x 18m dans lequel se trouve un amphithéâtre, 4 grands auditoires, un espace sanitaire, 4 bureaux et éventuellement une salle de réunion.
Le deuxième bâtiment facultaire mesure 43m x 21m, 12 bureaux facultaires, un espace sanitaire au rez-de-chaussée, 4 auditoires, et deux bureaux à l’étage.
Ces bâtiments abriteront des auditoires, des bureaux administratifs dont ceux des responsables facultaires et des bibliothèques.
Passer à l’échelle avec environ 5.000 étudiants par an, c’est l’objectif à moyen terme, car dans la province du Tanganyika, l’université de Kalemie est le plus grand établissement d’enseignement supérieur et universitaire.
Elle attire des étudiants de tous les six territoires (Kabalo, Kongolo, Nyunzu, Manono, Moba et Kalemie le chef-lieu), qui en majorité étaient il y a dix ans obligé d’aller faire leurs études à Lubumbashi.
Avec le nouveau souffle insufflé, les parents ont placé confiance en l’UNIKAL ; qui accueille non seulement les étudiants congolais, mais également les étrangers à l’instar des camerounais qui s’inscrivent depuis maintenant cinq ans à la faculté de médecine grâce à l’impressionnant plateau technique qu’offrent les cliniques universitaires de Kalemie.
Parlant de ces cliniques, à en croire Jean Kilongozi ; Administrateur de budget de l’UNIKAL ; elles ont bénéficié d’un appui de 3 tonnes d’équipements médicaux de la Belgique pour répondre aux besoins de plus en plus croissants dont les défis liés à la maitrise de la pandémie à coronavirus.
En effet, l’université de kalemie veut revoir ses ambitions à la hausse en construisant des homes pour les étudiants.
Pour y arriver elle compte sur les gouvernements provincial et central, sans exclure les partenaires extérieurs.
Un partenariat public privé pour offrir à l’UNIKAL ; des homes en faveur des étudiants en grande majorité sans famille d’accueil à Kalemie ; c’est la vision, et le comité Kalunga Tshikala entend user de toutes les voies managériales.
Un personnel de plus en plus croissant
L’actuel recteur de l’université de Kalemie connait les problèmes de son alma mater ; pour y avoir donné cours en tant que professeur visiteur en provenance de l’université de lubumbashi depuis les années 2009-2010.
Fort de son passé avec l’institution, il s’est fixé des objectifs en terme de qualité de l’enseignement. Cela passe par les effectifs au sein du corps académiques. Alors que les assistants et chefs des travaux étaient à compter au bout des doigts, l’UNIKAL a blindé son équipe de spécialistes: 60 assistants, plus de 40 chefs de travaux et un total de 228 membres du personnel administratif mécanisés et payés au compte du trésor public.
Ces chiffres qui traduisent les efforts consentis au niveau local ne prennent pas en compte ; les professeurs visiteurs dont leurs déplacements des différentes villes du pays et leur séjour à Kalemie sont pris en charge par l’université.
Un jumelage avec les universités étrangères
Le comité de gestion de l’université de Kalemie a entrepris des contacts avancés avec des universités étrangères depuis début 2020.
La survenue de la pandémie à COVID-19 a malheureusement joué en défaveur de la matérialisation de ce programme.
Des prestigieuses universités sont dans le viseur à savoir ; l’université libre de Bruxelles de la Belgique, la samara university de la Russie et des universités américaines dont les accords devraient être signés en main et Juin 2020 mais suspendus par la survenue de la pandémie à coronavirus.
Pour l’UNIKAL, cette coopération doit ouvrir la porte à ses étudiants désireux de poursuivre leurs études de Master ou de doctorat à l’étranger d’y être admis sans problème.
L’université de Kalemie compte sur l’Etat et un partenariat public privé pour accélérer son programme de modernisation.
Alors qu’au niveau national, le ministère de l’enseignement supérieur et universitaire a ouvert un atelier préparatoire aux états généraux pour voir comment passer au système Licence, Maitrise, Doctorat (LMD) ; l’UNIKAL s’est mis il y a une année et demi au-devant de la scène. Elle veut être cette plateforme universitaire de référence dans la partie orientale de la RDC.