Quasiment exclus de la société alors que la constitution congolaise les place parmi les catégories des vulnérables, censés être privilégiés par les décideurs et la communauté, les sourds n’ont pas totalement accès à l’information ; un des droits fondamentaux de l’être humain.
Plusieurs médias, aujourd’hui, se passent de ces derniers dans la diffusion de leurs programmes. Peu sont ceux qui adaptent seulement leurs journaux télévisés.
La télévision congolaise n’est pas faite pour les sourds et malentendants ; c’est le moins qu’on puisse dire. Si la télévision nationale ; la RTNC a un journal télévisé adapté, cela n’est pas le cas pour d’autres médias. L’absence du journal des signes prive ces compatriotes de leurs droits à l’information.
Marginalisés et ignorés de plusieurs communautés, les sourds et malentendants restent dans les oubliettes au moment où nombreux d’entre eux investissent dans l’ombre et peuvent contribuer, d’une manière ou d’une autre, au développement du pays.
Maitre John Kabuya, défenseur des droits de l’homme, pense que la plupart des sourds, n’ont aucun niveau d’instruction, les quelques écoles réservées à leur encadrement ne suffisent pas. Il déplore à cet effet le faible accompagnement du gouvernement.
« Est-ce que les sourds jouissent de leurs droits ? Moi je dis non. Ce sont des personnes qui ont les mêmes droits que nous mais on est en train de marcher sur leurs droits. C’est-à-dire quoi, voyez même dans les différentes chaines. Dès que vous êtes en train de passer des émissions, est-ce que les sourds ont une place ? Non ! L’Etat doit fournir un effort pour intégrer cette catégorie des personnes» a-t-il déclaré.
Méconnue dans le milieu où ils vivent, la langue des sourds, « les mimiques », fait souvent état de moquerie, d’où la sensibilisation à la langue des signes, l’un des objectifs de la journée du 25 septembre consacrée aux sourds, ces personnes fragiles de langage et dépourvues de considération humaine.
La République Démocratique du Congo est à ce jour l’un des pays qui aspirent à la formalisation de la langue des signes comme langue nationale, un souhait pour plusieurs défenseurs de droit de l’homme pour qui cela est le préalable pour faciliter l’intégration de cette catégorie des personnes dans leurs sociétés respectives.
Jean MBAYO