Le gouverneur déchu de la province du Kongo central Atou Matubuana est aux arrêts depuis l’avant-midi de ce samedi 18 Décembre 2021 .Des vidéos qui circulent sur la toile montrent Atou Matubuana menotté et trainé par des hommes en tenue civile. Des sources de police affirment que l’inculpé a été transféré à la cour de cassation.
Un de ses avocats s’indigne de son arrestation : « Il est à Kinshasa. Vous l’avez vu la dernière fois au Palais du peuple à l’occasion du discours du Chef de l’Etat. Il est à Kinshasa. Le conseil d’Etat avait rendu un arrêt le réhabilitant. Il y a une résistance. Nous attendons voir. Sur le plan du droit, il est encore gouverneur sur le plan du droit. »
Quelques heures après ; Albert-Fabrice Puela, ministre des droits humains, se dit consterné au sujet des conditions d’arrestation de l’ancien gouverneur du Kongo central. A travers un communiqué rendu public le ministre rappelle que l’État de Droit prôné par « Félix Tshisekedi et pour lequel nous-nous sommes battus, passe par le respect des textes qui régissent notre pays ».
« Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo, par le biais de son ministère des Droits Humains, condamne donc avec la dernière énergie le traitement inhumain et dégradant infligé à ce compatriote qui du reste, bénéficie encore de la présomption d’innocence (art 14, al2 du pacte international relatif aux droits civils et politiques et art 17 al 9 de la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée à ce jour) », écrit le ministre.
Fabrice Puela propose des sanctions contre les auteurs matériels et intellectuels de cette violation des droits humains: « Quels que soient les faits reprochés à ce dernier ou quelque crime qu’il ait commis, les droits inhérents à sa personne doivent être respectés. Des sanctions doivent donc être envisagées contre les auteurs matériels et intellectuels de cette violation des droits humains qui sape les efforts du Chef de l’État et du Gouvernement sur le respect des Droits humains ».
Sous mandat d’arrêt de la cour de cassation depuis près de 4 mois, Atou Matubuana vient d’être brutalement interpellé.
Le Kongo central figure parmi les provinces à problèmes concernées par l’élection des gouverneurs.
Mandela LONGA