C’est une grève sèche suivie des manifestations des agents qui se poursuit à la SOMIKA Lupoto. Des travailleurs de la sous-traitance de construction de l’usine de production de cuivre, plus de cinq cent ont arrêté de travailler. La journée de ce jeudi 28 Avril 2022, ils ont campé devant le gouvernorat du Haut-Katanga pour exprimer leur ras-le-bol aux mauvaises conditions de travail dont ils se disent être victimes.
Mercredi au premier jour de leurs manifestations, ils ont paradé devant les installations de leur entreprise à 30 kilomètres de Lubumbashi au village Lupoto ; brulant des pneus et scandant des chants hostiles à l’endroit de leur employeur.
Dispersés par des agents de sécurité se trouvant dans l’enceinte de la SOMIKA à Lupoto, ils ont pris la direction du gouvernorat de la province du haut-Katanga, pour exposer leur situation au gouverneur Jacques Kyabula Katwe.
Mais suite aux assises de la table ronde pour la paix entre les populations des espaces du Grand-Kasaï et du Grand-Katanga, ils n’ont pas pu rencontrer l’autorité provinciale mercredi.
Sans contrat de travail, ils disent œuvrer comme des journaliers et cela depuis plus d’une année pour certains ; une violation des prescrits du code du travail en vigueur en République Démocratique du Congo.
Par jour ; le revenu moyen d’un travailleur sur ce chantier varie entre 9.000 Francs Congolais et 12.OOO Francs.
Dans leur déclaration, Ils disent travailler de lundi à dimanche et de 07h30 à 17h30.
Cependant, l’employeur avec qu’ils ont eu des entretiens a promis une solution dans soixante-douze heures mais ces grévistes ne l’entendent pas de cette oreille. Ils exigent des solutions immédiates.
Ce jeudi 28 Avril ils ont réussi à faire un sit-in devant le gouvernorat du Haut-Katanga et attiré l’attention de la ministre provinciale du travail et prévoyance sociale.
L’autorité de tutelle a promis de rencontrer incessamment l’administration de la société SOMIKA pour arrondir les angles de divergence.
«Nous avons déjà réalisé plus d’une année depuis que la construction de l’usine avait commencé, personne n’est engagé. Nous travaillons tous le 30 jours, avec 14 heures de travail par jour, ce qui viole certainement le code du travail. Nos conditions de travail ne sont pas bonnes. S’ils nous revoient aujourd’hui du boulot, comment pourront-ils payer nos indemnités de? Parce qu’il n’existe aucun contrat, nous demandons aux autorités provinciales de s’impliquer totalement» demandent-ils.
Selon un nouveau rapport publié en novembre 2021 par SAID et CAJJ, après une enquête réalisée dans 5 entreprises de production du cobalt dans les anciennes provinces du Grand-Katanga ; plus de 57 % de travailleurs qui œuvrent dans les sous-traitances vivent dans des conditions désastreuses, de la discrimination et des salaires extrêmement bas. Etre embauché dans une sous-traitance est synonyme, aujourd’hui d’avoir un travail sans assurance note ce rapport.
L’amélioration des conditions des travailleurs dans les sociétés minières nécessite des efforts du gouvernement central qui devrait mettre sur pied des mécanismes de suivi permettant de revoir certains protocoles d’accord déjà signé estiment les observateurs.
Mandela LONGA, Pierre KABWE