Fréderic Amani ; chercheur associé en sciences politiques et relations internationales à l’Université de Lubumbashi et consultant indépendant des questions internationales pense que la publication du rapport des experts des Nations-Unies pointant le Rwanda comme un des soutiens du M 23 pour déstabiliser l’Est du pays, n’est pas une victoire diplomatique de la RDC.
Il pense que ce n’est pas la première fois que l’ONU ou toute autre organisation internationale diligente une enquête en RDC afin de rétablir les responsabilités de protagonistes. Il constate que souvent la suite est décevante.
De son flair d’internationaliste ; Fréderic Amani s’interroge pourquoi ce rapport arrive au moment où les relations entre le gouvernement de Kinshasa et la MONUSCO ne sont pas au beau fixe ? Il soutient la voie optée par les populations du Kivu meurtries par un conflit armé sanguinaire : « Nous pensons que la population a raison d’exiger le départ de la Monusco puis que les résultats attendus n’étant pas escomptés. »
Et de renchérir :
« D’aucuns pensent que ce rapport serait de la poudre aux yeux pour amadouer la RDC à sursoir le départ progressif déjà engagé de cette mission Onusienne qui a déjà fait plus de deux décennies malheureusement sans avoir atteint les missions pour lesquelles elle était envoyée, entre autre (protéger et sécuriser les civils) » et invite Kinshasa à la prudence pour ne pas tomber dans le piège de la communauté internationale.
Quelle diplomatie engager ?
Fréderic Amani souhaite de tous les vœux que ce rapport indexant le Rwanda et outre mesure l’Ouganda soit accompagné des actions diplomatiques claires : « il faudrait que la RDC, au travers sa diplomatie multilatérale, couplée à un leadership visionnaire et transformateur soit en mesure d’amener la communauté internationale via le Conseil de Sécurité à condamner le Rwanda et tout autre belligérant impliqué dans ce conflit ».
Il croit que c’est à cette condition que Kinshasa pourra célébrer sa victoire diplomatique.
En fin il pense que le peuple Congolais attend impatiemment la publication officielle de ce rapport mais surtout les actions qui seront menées après ce rapport par Kinshasa d’un côté et par la communauté internationale de l’autre afin de contribuer à la paix et à la securité dans l’Est de la RDC car selon lui :« plus de 20 ans, il est plus que temps, que la stabilité dans cette partie du pays soit davantage une des grandes priorités de Kinshasa et de l’ONU » conclut l’expert.
Mandela LONGA