″Je suis inquiet ce matin ‶
De la montée de tensions géopolitiques entre différentes communautés au Congo/RDC en général et au Katanga en particulier.
Cette situation volatile d’instabilité, de malentendu, de frustration, de tribalisme entre les différents peuples qui constituent la RDC est générale sur toute l’étendue de ce grand territoire.
Mais, nous devons nous poser la question de savoir quel est le vrai problème de fond?
Nous retrouvons dans les institutions Congolaises un ensemble des challenges, des défis tangibles depuis 1960 jusqu’à ce jour qui n’ ont jamais été pris en compte par les élites à tous les niveaux.
Le grand problème que nous subissons aujourd’hui est la conséquence de la situation postcoloniale qui ,sans se voiler la face à fait engendrer un pays mort-né .
La RDC
Un mort-né :
« Se dit d’un enfant viable expulsé mort des
Voies génitales maternelles. Un fœtus est dit mort-né quand la mort est survenue soit pendant la grossesse, soit pendant le travail. Dans le premier cas, on parle de mort ante partum ou de mort in utero ; dans le second, de mort per partum. »
Hélas !
Tout était mal parti, nous n’avons jamais eu le courage et la volonté de refaire les choses correctement.
Ne soyons pas hypocrites.
Les Congolais n’ont pas encore tous une même perception, une même vision de leur pays, de leur territoire depuis 1960.
Nos représentations sociales varient et sont diversifiées entre autres, l’intérêt, l’ethnicité, la religion, l’idéologie politique.
Parmi ceux-ci, les uns comme l’intérêt et l’idéologie politique ont une portée limitée; d’autres comme la religion et l’ethnicité (claniques, tribales, ethniques, provinciales) ont une portée intense.
Alors que certains autres comme l’ignorance et le fanatisme ont une portée courte .
Mais de tout ceci, celui qui détermine en dernière analyse les rapports sociaux est l’ethnicité . Celle-ci agit sur la vie sociale et engendre des effets dont d’une part, la configuration d’un pays éclaté dans son fond, n’ayant de
« République » que sa forme virtuelle et de « démocratie » que son nom .
D’autre part, des contradictions entre le prescrit constitutionnel et le vécu collectif, le discours public et l’action sociale, la théorie de la parole et l’acte .
Contradictions totale depuis la création de ce pays .
Ainsi, au lieu de comprendre un peuple, le pays est plutôt composé de populations n’arrivant pas à s’intégrer, à adhérer à un même modèle des comportements sociaux et n’arrivant pas à féconder, à accoucher culturellement une identité commune .Les pesanteurs et les enjeux de l’ethnicité , de la province ont alors des implications sur la construction d’une nation. Notamment au niveau du choix entre le clan et l’unité dans la diversité.
Nous sommes restés statiques malheureusement et n’avons pas tous la volonté de voir les choses dans la même direction.
C’est ainsi que la soi-disant Indépendance, cohésion nationale a été piégée dès le départ et qu’elle a volé en éclats depuis belle lurette.
L’identité nationale n’ayant pas réussi à être opératoire, les provinces furent conçues comme étant l’apanage de l’ethnicité(claniques, tribales, ethniques, provinciales) .En homme juste et intègre, ressort que la RDC est un mort-né.
Raison pour laquelle tous nous devons être interpellé et avoir un cœur dévoué à réfléchir ensemble sans tabou et sans hypocrisie afin de redéfinir, de reformuler une nouvelle direction , un nouveau départ ou même une nouvelle formule pour changer le destin de cette nation qui en réalité est restée virtuelle.
Il y a urgence que les acteurs politiques actuels puissent saisir la balle au bond pour l’intérêt de tout un peuple , mettre en place une équipe des personnalités non conflictuelles dans différentes communautés qui peuvent organiser des colloques , des réflexions afin de faire une sensibilisation .
Un programme qui devrait toucher toutes les couches de la population afin de cultiver une cohésion nationale ( changement de mentalités) et diminuer les tensions communautaires que nous vivons présentement sur toute l’étendue de la république.
Les dangers du séparatisme;
Je suis inquiet de l’ambiguïté qui entoure la
Cristallisation du débat politique autour de l’identité katangaise et l’instrumentalisation de l’ethnicité (tribalisme, régionalisme).
Elles n’arriveront pas à apaiser le climat politique et menaceront à coup sûr la cohésion nationale nécessaire pour le développement du pays.
L’obsession identitaire s’est progressivement installée et enracinée en RDC. Un discours violent a envahi l’espace médiatique et réseaux sociaux.
La lutte contre le tribalisme et le régionalisme doit être bien pensée et organisée. Pas avec des initiatives à contresens qui alimentent le séparatisme et les tensions entre les communautés dans le pays.
La base de l’identité congolaise doit être le nationalisme, l’amour de la nation et non le séparatisme.
La finalité de toute initiative politique sérieuse au pays doit être la construction de la nation congolaise et la promotion du progrès social, et cela participe à la part de noblesse de la politique.
Regardons la dynamique politique elle-même. Elle est faite d’interminables querelles politiques.
il ne faut pas perdre de vue que dans une démocratie, l’adversité entre acteurs est par essence normale et inévitable puisqu’étant le soubassement d’un système politique démocratique dans lequel la compétition est le fondement naturel ( donc rien ne sert d’être haineux et rancunier).
C’est triste si nous n’apprenons pas de nos erreurs passées et actuelles.
Et bonne chance aux candidats » autochtones » pour la conquête des gouvernorats.
Que Dieu bénisse la République démocratique du Congo
Abel DIUR (libre penseur)