Les dernières déclarations de l’inspecteur général des finances Jules Alingete enflamment l’opinion nationale. Dans un forum à Houston aux Etats-Unis d’Amérique, il a affirmé qu’il n’y avait pas de guerre au pays en dépit de quelques poches d’insécurité créées à l’Est par des groupes armés pilleurs des ressources. Ces propos du super flic des finances de la RD Congo fâchent.
De partout, les rections des personnalités politiques et de la société civile condamnent ce qu’elles qualifient de manière légère de décrire la situation sécuritaire que traverse le pays.
Le député national Jackson Ausse vient de déposer ce jeudi 28 Avril 2022 une interpellation au bureau de la chambre basse du parlement contre Jules Alingete. Il lui reproche d’avoir tenu des propos injurieux sur la situation sécuritaire.
Nous étions tout de suite choqués et même emmerdés des propos du chef des services de l’inspection générale des Finances. Et cela, pas au pays mais à l’étranger. L’inspecteur Jules Alingete se permet d’affirmer avec facilité qu’il n’y a pas de guerre en République démocratique du Congo et s’il y a de guerre, cela n’est vu qu’à la télévision ou dans des milieux isolés. C’est qui n’a rien à voir avec le fonctionnement des grandes villes. C’est extrêmement grave. Nous sommes aujourd’hui à plus 30 ans de guerre. Les éléments qui expliquent cette histoire, c’est la présence même d’une mission des Nations-Unies en République démocratique du Congo. S’il n’y a pas guerre en RDC, qu’est-ce que la MONUSCO fait en RDC jusqu’à présent ? S’il n’y a pas guerre en RDC, pourquoi les provinces de Nord-Kivu et l’Ituri sont dirigées par les autorités militaires ? S’il n’y a pas guerre en RDC, qui a tué des milliers de Congolais à l’Est de la République ? Le décompte va au-delà de 1 million de personnes tuées depuis les années 60. S’il n’y a pas de guerre, qui a fait déplacer plus de 4 millions de Congolais ?
Député Jackson Ausse
S’interroge Jackson Ausse.
Cet élu d’Irumu en province de l’Ituri affirme que le tableau sécuritaire tel que présenté par Jules Alingete, met les décideurs en porte à faux avec la population.
Il dit avoir interpellé l’inspecteur général des finances pour qu’il explique à la population congolaise ce qu’il a déclaré devant des investisseurs aux Etats-Unis. Voilà pourquoi il demande au bureau de l’assemblée nationale de prioriser son interpellation. Ce député estime qu’il s’agit des injures envers la population et un sabotage sur la mémoire des milliers des victimes de la guerre dans l’Est du pays.
Dans une mise au point, l’inspecteur général des finances pense que ses déclarations ont été sorties du contexte et mal exploitées pour nuire à sa personne. Il dit en outre compatir à la douleur des populations de la partie Est du pays victime de la barbarie des groupes armés.
Le Chef de Service regrette vivement l’exploitation malencontreuse de ses propos par certaines personnes instrumentalisées par les prédateurs qui agissent dans l’ombre, espérant toujours un jour, mettre fin à la traque dont ils sont victimes et affirme qu’il a toujours, comme tout Congolais…
Mise au point de l’IGF
Pendant ce temps à Beni au Nord-Kivu, certains habitants ont exprimé leur désaccord aux propos de Jules Alingete.
Mandela LONGA