Dans son communiqué de presse rendu public le 20 aout 2021 ; le fonds des nations unies pour l’enfance en République Démocratique du Congo alerte sur l’exposition des jeunes aux effets du changement climatique.
L’UNICEF se réfère à son récent rapport intitulé : « La crise climatique est une crise des droits de l’enfant : Présentation de l’Indice des risques climatiques pour les enfants » ; une étude qui classe la RDC en neuvième position du degré d’exposition et de vulnérabilité des enfants aux chocs climatiques et environnementaux.
Les jeunes vivant en RDC étant parmi les plus exposés, l’UNICEF estime que cette situation est une menace pour leur santé, leur éducation et leur sécurité, et leur fait courir le risque de contracter des maladies mortelles.
La pollution de l’air, des sols et de l’eau sont les principales expositions auxquelles les enfants congolais font face. Cependant ce rapport note qu’ » il est aussi précisé qu’investir dans les services essentiels, notamment dans les services d’eau, d’hygiène et d’assainissement ainsi que dans la protection sociale des enfants peut considérablement renforcer notre capacité à les préserver des futurs effets du changement climatique. »
Cette agence du système des nations unies renseigne: « La RDC représente la deuxième plus grande forêt tropicale au monde avec 152 millions d’hectares, environ 80 millions d’hectares de terres sont arables sur le territoire congolais, et les ressources en eau disponibles représentent 13 % du potentiel hydroélectrique mondial. Malgré ces grandes richesses, le pays subit la déforestation, le braconnage, la pollution des cours d’eau et l’insalubrité. La RDC a l’un des dix taux de déforestation les plus élevés au monde, le pays détient la 2ème plus grande superficie de forêt primaire détruite en 2020, après le Brésil…«
Face à ce drame qui se profile à l’horizon ; Edouard Beigbeder, Représentant de l’UNICEF en RDC a déclaré. « Nous devons agir tous ensemble et de manière concertée pour bâtir un monde meilleur pour tous les enfants. »
L’UNICEF s’engage sur la voix d’un soutien appuyé au plaidoyer sur le climat à travers des enfants reporters formé par lui qui
ont réalisé le documentaire RDC : La voix des jeunes générations face aux enjeux climatiques ainsi qu’une publication présentant leurs préoccupations et les défis environnementaux et climatiques auxquels ils sont confrontés. «Nous sommes la jeunesse congolaise et nous nous engageons à défendre les droits de l’enfant pour un monde plus égalitaire, plus juste et plus durable », a dit Ketsia, 16 ans, Enfant Reporter formée par l’UNICEF à Kinshasa.
A cet effet, l’UNICEF recommande aux gouvernements, entreprises et l’ensemble des acteurs concernés à :
- Accroître les investissements en faveur de l’adaptation aux changements climatiques et de la résilience des services essentiels pour les plus jeunes. Pour protéger les enfants, les populations locales et les plus vulnérables aux conséquences les plus graves du dérèglement climatique déjà à l’œuvre, les services essentiels (approvisionnement en eau, assainissement et hygiène, santé et éducation) doivent impérativement faire l’objet de mesures d’adaptation.
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre. Pour éviter les pires effets de la crise climatique, il faut agir d’urgence et de manière concertée. Les pays doivent diminuer leurs émissions d’au moins 45 % (par rapport aux niveaux de 2010) d’ici 2030 s’ils veulent contenir la hausse globale des températures à 1,5° C.
- Éduquer les enfants au climat et à l’écocitoyenneté, pour leur donner les moyens de se préparer et de s’adapter aux effets des changements climatiques. Ce sont les enfants et les jeunes qui subiront de plein fouet les conséquences dévastatrices de la crise climatique et de l’insécurité hydrique, alors même qu’ils en sont les moins responsables. Nous avons un devoir envers les jeunes et les générations futures.
- Associer la jeunesse à l’ensemble des négociations sur le climat menées à l’échelon national, régional et international, y compris lors de la COP 26. Les enfants comme les jeunes doivent être associés à toutes les décisions relatives au climat.
- Œuvrer pour une relance verte, bas carbone et inclusive, afin de ne pas compromettre la capacité des générations futures à affronter les changements climatiques.
En RDC, la menace climatique est réelle, il suffit d’une volonté manifeste de fédérer toutes les ressources pour sauver les vies des enfants et des jeunes.
Par Mandela LONGA