Le Royaume-Uni uni et le Rwanda ont signé un accord d’accueil des demandeurs d’asile sur le sol Rwandais. Borris Johnson premier ministre britannique a signé cet accord qui devra rapporter 144 millions d’Euros au pays de Paul Kagame.
En République Démocratique du Congo, l’accord fait polémique. Les congolais estiment qu’il s’agirait d’une stratégie Rwandaise de déstabilisation de leur pays. Stratégie consistant à installer aux portes du Congo, des islamistes prêts à attaquer l’une des parties du pays les plus riches en ressources minières.
A ce sujet la rédaction d’Apalisinfo.net s’est entretenu avec Fréderic Amani ; expert des questions internationales.
Il pense que cet accord n’est pas en soi, une mauvaise chose car les acteurs(Etats)signent des accords, traités, conventions afin d’atteindre un certain nombre d’objectifs communs.
Le système international est constitué de ce qu’on appelle, « Acteurs » des Relations internationales ou Acteurs du Système international, parmi lesquels, il y a selon Fréderic Amani ; l’Etat souverain, considéré malgré l’émergence d’autres Acteurs, comme acteur principal de ce système international.
Mais il rappelle aussi que le Rwanda n’est pas à sa expérience du genre, car en 2014, il avait signé un accord opaque, avec l’Israël, qui a suscité des remous. A lui de poursuivre :
En 2019, le même Rwanda a signé un accord avec la Lybie pour accueillir les refugiés venant de ce pays, alors que nous connaissons bien que la Lybie est l’un des bastions de groupe terroristes (Aqmi, Al-Qaida du Maghreb) …En 2021 avec la débâcle Américaine en Afghanistan, le Rwanda s’est porté garant d’accueillir sur son sol quelques Afghans fuyant les talibans, et aujourd’hui, le Rwanda, qui est l’un des plus petits pays d’Afrique, avec 26.340 Km2 de superficie, se permet de signer un tel accord avec le Royaume Uni, il y a à s’inquiéter du côté de la RDC
Frédéric Amani
pense cet internationaliste.
Fréderic Amani estime que le Royaume uni et le Rwanda devraient agir de manière coordonnée avec l’organisation internationale des migrations OIM les aider à relever les défis opérationnels croissants liés à la gestion des migrations mais il dit ne pas comprendre pourquoi ces deux pays peuvent outrepasser l’OIM et en arriver jusque-là.
Et avec la densité élevée de sa population en plus de sa superficie qui font de ce pays l’un des plus petits d’Afrique, le Rwanda risquerait à tout moment de déverser ses refugiés sur le territoire congolais. Fréderic Amani craint dans l’avenir, une montée exponentielle des conflits liés à la terre sur le continent Africain :
Par ce que, n’ayant pas d’espace suffisant sur son territoire et avec l’explosion démographique qu’il connait ces deux dernières décennies, le Rwanda est l’un des pays d’Afrique qui a un taux élevé de la densité (492 habitants par Km2), or l’explosion démographique mal gérée est l’un des problèmes à la base des conflits fonciers qui gangrènent le continent Africain.
Le danger de cet accord pour la RDC soutient-il ; c’est la crainte de voir demain ou après-demain le Rwanda déverser ses populations sur la partie Est de la RDC à la recherche des espaces vitaux.
Diplomatie et puissance militaire
Ce spécialiste des questions internationales s’aligne derrière la stratégie d’anticipation diplomatique couplée à la réorganisation des forces armées de la République Démocratique du Congo. Selon lui, la RDC doit, sur le plan diplomatique en réaction à cet accord, investir les instances internationales pour dénoncer le contenu d’un accord qui viole les principes du droit international. Mais il croit que : la RDC doit être un Etat capacitaire sur le plan militaire et diplomatique, pour que les velléités Rwandaises n’aboutissent pas.
En fin, Fréderic Amani rappelle l’importance pour la RDC de bien agencer sa politique étrangère au travers différents domaines pour que demain cet accord n’ait pas d’impact sur son sol : Il est plus que temps, que la politique étrangère de la RDC cesse d’être toujours réactive. Elle peut être aussi proactive me semble-t-il.
A l’interne, il recommande au pays de mener des réflexions sur la géopolitique congolaise et celle de l’Afrique centrale, car la survie du pays en tant que Nation en dépend fortement.
Mandela LONGA