
Entretemps, Moise Katumbi appelé à clarifier sa position vis-à-vis de l’Union sacrée
Face à qui, Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession, sera-t-il à la présidentielle de 2023 ? Est-ce Martin FayuLu? Adolphe Muzito ? Moïse Katumbi? Augustin Matata Ponyo ? Joseph Kabila ?…Bien devin, est quiconque pourrait parier à l’absolu, sur l’un ou l’autre candidat, tant l’énigme demeure entière!
A une année des élections générales, constitutionnellement prévues l’année prochaine, les Congolais ignorent encore tout, sur les challengers potentiels de l’actuel Chef de l’Etat. Car, dans le champ traditionnel, s’observent une double attitude des acteurs politiques considérés comme les plus en vue. Si certains brillent par leurs ambigüités, d’autres semblent plonger dans une sorte de léthargie qui fait croire à l’opinion qu’ils ne se présenteront pas comme candidat à la prochaine course à la magistrature suprême.
Cependant, face aux postures ambigües et aux hésitations manifestes de certains de ces leaders, le Dr Denis Mukwege apparait désormais comme un outsider. La nature ayant horreur du vide, une dynamique autour de la candidature du Prix Nobel congolais à la prochaine présidentielle s’amplifie.
Même si personnellement, Denis Mukwege n’a pas encore officiellement annoncé sa candidature à ce scrutin, en tout cas, une certaine opinion position l’y pousse en tout cas. Depuis, cette position semble aller crescendo. Car, pour une compétition de conquête de pouvoir au sommet de l’Etat, il est impensable de n’avoir qu’un seul candidat.
L’OPPOSITION « ENKYLOSEE »?
L’anti-pouvoir serait-il en perte de vitesse ? La question taraude l’esprit de plus d’un observateur de l’écosystème politique rd congolais. Non sans raison. Car, à une année des élections, la flamme allumée à l’entame du quinquennat en cours de Félix Tshisekedi, notamment par le tandem Martin Fayulu -Adolphe Muzito, ressemble à ce jour, à un volcan complètement éteint. Et donc, sans aucun danger potentiel ou réel pour les populations riveraines.
On rappelle qu’Il y a quelques années, ces deux figures de proue de la plateforme Lamuka, avec le soutien des laïcs catholiques et protestants, s’étaient illustrer par des actions de rue contre le pouvoir. Depuis, plus rien. Or, ici comme ailleurs, une opposition vaut par ses actions sur le terrain. A moins que l’on soit dans la logique d’une opposition gentille, pour ne pas dire une opposition administrative ou de prestige. Doit-on dès lors, penser à un repli stratégique ?
Par ailleurs, dans un environnement politique comme celui de la RD Congo, dominé par des plateformes, le Front commun pour le Congo (FCC), ancienne méga plate-forme au pouvoir sous Joseph Kabila, donne à ce jour, l’impression de jouer le rôle du fameux epsilon mathématique. En tout cas, il s’observe un flou dans la kabilie. Mieux, une sorte d’inertie qui ne dit pas clairement son nom. Sauf induction amplifiante de notre part, sinon on ne voit encore aucun leader ou acteur émergent dans ce bord politique. Tous les sociétaires du FCC, actuelle principale plateforme de l’opposition, donnent l’impression de ne jurer que par Joseph Kabila.
Cependant, il s’avère que plusieurs hypothèques pèsent sur le prédécesseur de Félix Tshisekedi. Premièrement, que disent les textes légaux par rapport à la qualité d’ancien président de Joseph Kabila? Deuxièmement, son statut constitutionnel de sénateur à vie, lui donne-t-il la possibilité de se représenter aux élections pour un nouveau mandat au sommet du pays ? Troisièmement, Joseph Kabila lui-même, se nourrit-il réellement de cette ambition de postuler en 2023 ? Sinon, qui va-t-il désigner comme candidat de cette plateforme phare de l’Opposition, à la prochaine présidentielle ? Voilà, autant d’autres questions qui valent la peine d’être posées.
Toutefois, l’hypothèse des alliances n’est pas à exclure. Mais avec qui le camp Kabila va-t-il convoler en douces noces pour prétendre rempiler ? Est-ce avec Moïse Katumbi avec qui Joseph Kabila s’est rabiboché à l’issue du Forum sur l’unité et la réconciliation du Grand Katanga, organisé en mai dernier ? Est-ce aussi avec l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo ou carrément, avec le bloc « Lamuka« ? Trêve de supputations, tant il parait encore prématuré de trancher à ce stade du processus électoral.
KATUMBI APPELE A CLARIFIER SA POSITION
Si certains principaux acteurs politiques se montrent encore hésitants pour exprimer leurs ambitions par rapport au scrutin présidentiel de 2023, Moïse Katumbi lui, se conforte dans une ambigüité qui laisse perplexe. La question qui se pose est celle de savoir si le chairman du TP Mazembe est encore dans l’Union sacrée ou qu’il n’y est plus. Seul lui, saurait répondre à cette question lancinante de l’opinion.
Mais en attendant, il se développe de plus en plus sur la toile, des joutes verbales entre le parti Ensemble pour la République, cher à Moïse Katumbi et le camp de Félix Tshisekedi au pouvoir au sommet de l’Etat. Le dernier épisode en date, est le récent tweet d’Olivier Kamitatu, porte-parole du parti de l’ancien gouv de l’ex-Katanga.
« Toutes nos autorité doivent savoir que notre population ne transigera plus avec leur maintien au pouvoir au-delà de la fin de leur mandat, tel que prévue par la constitution. Tout le monde est pressé d’en finir avec la faim, la misère, le chômage, l’injustice et la peur du lendemain. Il est donc impérieux que les élections se tiennent dans le délai. Il est hors de question de prolonger indûment un mandat qui serait déjà expiré. Soyons clairs. Pas une minute de plus ne doit être accordée à ceux qui sont censés nous représenter au-delà de la limite fixée par notre Constitution« , hurlait Olivier Kamitatu dans son tweet.
Mais quelques jours peu avant ces propos du porte-parole du parti, un autre cadre d’Ensemble pour la République avait jeté le pavé dans la marre. Il s’agit de Dieudonné Bolengetenge, Secrétaire général de cette formation politique, ancien membre de la plateforme Lamuka, converti en Union sacrée de la Nation (USN). Dans une interview à Top Congo FM, ce dernier n’a pas fait usage de langue de bois. « Le bilan du quinquennat Tshisekedi n’est pas le bilan de l’USN qui n’aura géré avec lui qu’une parti de son mandat », déclarait incisif, le SG d’Ensemble pour la République, en guise de réplique aux propos d’Augustin Kabuya, SG de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), tenus au cours d’une matinée politique du parti présidentiel.
On rappelle que lors de ladite rencontre avec la base, l’actuel chef (ad intérim ?) de l’UDPS avait déclaré à haute et intelligible voix que le bilan du président Félix Tshisekedi à la fin de son mandat en cours, sera partagé par toutes les composantes de l’USN, dont Ensemble pour la République de Moïse Katumbi. A la même occasion, Augustin Kabuya avait fustigé les discours de leurs partenaires Katumbistes qui, selon lui, ternissent non seulement l’image du Chef de l’Etat mais aussi et surtout, celle de l’USN.
Considérant ces propos des lieutenants de Moïse Katumbi comme antinomiques à leur appartenance à l’USN, Augustin Kabuya avait convié ces derniers à en tirer toutes les conséquences. En clair, le SG de l’UDPS a demandé à Moïse Katumbi de choisir clairement son camp. Soit qu’il se déclare de l’Opposition, soit de l’USN. Et, au cas où il choisirait de combattre le pouvoir, tous les cadres d’Ensemble pour la république, présents dans les institutions en l’occurrence le Gouvernement, du fait de l’adhésion de leur parti à l’USN, devraient carrément rendre le tablier.
A ce coup de gueule d’Augustin Kabuya, Dieudonné Bolengetenge est revenu à la charge, pour dire que ceux de leurs qui sont dans les institutions du pays, exercent des charges d’Etat pour lesquelles ils sont responsables. « Nous allons assumer ce qu’ils auront fait en bien ou moins bien au service de la République », répondait-il au SG du parti de la 11ème rue.
A en juger par ces propos qui sont loin d’être de simples scènes de ménage, qu’aucuns estiment qu’il appartient à Moïse Katumbi, de clarifier sa position, par rapport à son adhésion à l’USN. Soit qu’il en fait encore partie, soit qu’il n’y est plus. Etant donné qu’en politique, les alliances se font et se défont au gré des intérêts, libre donc au leader d’Ensemble pour la République d’opérer son choix. Le vice serait d’entretenir un clair-obscur préjudiciable pour son camp. Car tard, risque d’être trop tard!
Grevisse KABREL/FORUM DES AS