A ceux des dirigeants rd congolais enclins à faire sous-traiter les questions régaliennes comme la défense du territoire, la parabole pleine de sagesse sur l’orange » prêchée » par le Président burundais est édifiante.
De son piédestal de président en exercice de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), Evariste Ndayishimiye n’a pas été que dans le langage imagé. Il a aussi et surtout asséné » l’objet social » de la Force régionale en train de se déployer dans l’Est de la RDC. » Les armées de la région resteront avec vous pour assurer votre sécurité jusqu’à ce que le gouvernement de la RDC se constitue une armée et une police qui seront protectrices de tout le monde « , a dit en français facile le Raïs burundais
Question à tous les exégètes d’ici et d’ailleurs. Y a-t-il trente-six manières de comprendre et d’interpréter cette phrase extraite du discours du Président Ndayishimiye ? Est-il encore besoin de se perdre en conjectures sur le mandat de la force de l’EAC dans l’Est de la RDC? Est-il encore de raison de pérorer à longueur de plateau télé ou de réseaux sociaux sur les contours de cet énième contingent sur le sol rd congolais ? » Une question est une réponse « , aurait répondu l’essayiste doublé d’académicien Paul Claudel.
Les propos du numéro 1 burundais ont le mérite d’être débarrassés de toute circonlocution diplomatique, autre variante de la langue de bois. Les troupes de l’EAC ont vocation à rester en RDC jusqu’à la constitution d’une » armée et d’une police protectrices de tout le monde « . Autrement dit, dans leur configuration actuelle, l’Armée et la Police rd congolaises sont loin de remplir ce rôle de sécuriser » tout le monde « .
En d’autres termes encore, il est une frange -importante ou pas- de la population qui ne serait pas protégée par les forces de défense et de sécurité. Laquelle ? Pas la peine d’être devin pour » soupçonner » que la communication sans filtre du Président Ndayishimiye a pour pierre angulaire le sempiternel paravent sécuritaire utilisé par les agresseurs de la RDC et leurs affidés locaux pour couvrir la guerre de rapine et du grand remplacement en cours depuis un quart de siècle . Un narratif vendu aux quatre coins du monde avec la complicité active de tous ceux qui trouvent leurs comptes géopolitiques, mercantilistes et affairistes dans l’émasculation de la partie orientale de la RDC. Cette région riche en ressources naturelles si prisées par les temps qui courent. Ceci expliquant, en grande partie, cela.
A n’en point douter, le parler vrai ou le parler cru du Président en exercice de l’EAC remet à l’ordre du jour l’opportunité stratégique d’adhérer avec armes et bagages à cette organisation sous régionale.
Certes, la politique de chaque pays est dans sa géographie comme le disait avec mille raisons géopolitiques Napoléon Bonaparte. De fait, le sous-continent rd congolais a vocation à appartenir à au moins trois parties de l’Afrique notamment le centre, le sud et l’est.
Mais, quand on sait qu’au contraire de la SADC, l’EAC est l’organisation de prédilection de tous les agresseurs patentés de la RDC, l’intérêt foncier du pays recommande au minimum que Kinshasa gèle sa participation à cette structure sous régionale. Le discours d’Evariste Ndayishimye faisant foi…
José NAWEJ/FORUM DES AS