Jusqu’à quel moment la gestion des assemblées provinciales en République Démocratique du Congo cessera d’être aussi conflictuelle comme c’est le cas ces jours ?
En tout cas des observateurs de la situation politique au pays se posent cette question à la suite du spectacle auquel se livrent les députés provinciaux : motions de défiance envers les gouvernements provinciaux et pétitions en destitution des membres des bureaux des assemblées provinciales.
Bref, les vingt-six provinces de la République Démocratique du Congo ont abandonné leurs destins entre les mains des députés provinciaux.
Ces élus se règlent des comptes selon que leurs camps politiques ou des intérêts sont opposés.
Dans ce jeu de ping-pong politique, le ministère national de l’intérieur qui joue la tutelle des assemblées provinciales se trouve également indexé.
Certains pensent même que le ministère de l’intérieur serait à la base des conflits qui ont secoué la plupart des chambres délibérantes en province ; d’autres encore vont jusqu’à soutenir que ce ministère à travers le ministre a pris les assemblées provinciales en otage ; les dictant parfois ce qu’elles devraient et ce qu’elles ne devraient pas faire, même si cela relevait de leurs prérogatives.
Ici les observateurs citent par exemple l’instruction du ministre de l’intérieur, décentralisation, sécurité et affaires coutumières Daniel Aselo Okito; suspendant des motions par les députés provinciaux à l’endroit de leurs gouvernements pour garantir la stabilité des institutions provinciales.
Aselo a-t-il raison oui ou non ? Tout dépend en tout cas de quel côté on regarde la situation.
Mais depuis quelques années ; entre les assemblées provinciales et le ministère de l’intérieur ; le match n’est pas du tout amical.
Les provinces Issues du dernier démembrement par exemple ont connu tout un tas de problèmes qui ont retardé leur décollage.
C’est le cas du Tanganyika,le Lualaba,le Haut-Lomami,le Kasaï-central, le Kongo Central…Toutes ces provinces ont connu un passé politique récent tumultueux.
Les feuilletons Zoé Kabila,Richard Muyej, Atou Matubuana en sont une illustration car dans toutes les situations, Kinshasa a été accusé de tirer des ficelles pour déstabiliser les gouvernements provinciaux en utilisant le pouvoir des députés provinciaux.
A ce sujet ; Mirindi kato,cadre du parti politique Alliance des Patriotes de la nouvelle génération pense que le ministre de l’intérieur n’est pas exempt de toute suspicion : » Il invite trop les gestionnaires de l’intérieur ( gouverneurs, coutumiers, bureaux des assemblées provinciales …) à kinshasa pour consultation et y bloque qui il veut » pense à haute voix ce membre du Front Commun pour le Congo dans le haut-Katanga.
Mirindi kato estime les positions qu’ont pris les ministres de l’intérieur dans des situations politiques ont traduit leur intérêt à garder le contrôle des assemblées provinciales.
A lui d’ajouter que le Tanganyika en tant qu’ancien fief du frère du Joseph Kabila ne pourrait pas échapper à ces genres de trouble car » avec le niveau des manipulations et forcing qui s’ y étaient pour déloger Zoé Kabila la culture et la mentalité sont encore , à mon sens, envoûtés par l’envie de bousculer ,de déloger quelqu’un qui n’aurait pas à garantir d’avance on ne sait trop quoi. «
Le développement des provinces se trouve ainsi mis à rude épreuve et la population regarde ce spectacle avec impuissance.
Mandela LONGA