Dans une interview accordée à Apalisinfo.net, ce cadre de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social UDPS dans la Province du Haut−Katanga pense que convoquer une session extraordinaire en ce moment des vacances parlementaires pour traiter en toute urgence des manifestations liées au départ de la MONUSCO va coûter chère au trésor public.
Phanuel Nsenga se dit cependant préoccupé par ce qui se passe dans l’Est de la République Démocratique du Congo où des populations civiles effarées par la guerre réclament le départ sans délai de la mission onusienne de maintien de la paix MONUSCO.
S’agissant de la convocation d’une session extraordinaire qui devrait permettre aux députés nationaux de se pencher sur la question de ces manifestations qui ont couté la vie à plus de trente congolais ; Phanuel Nsenga est pessimiste. Il estime ce genre d’exercice coute énormément au gouvernement. Il propose que ce soit l’exécutif central qui se charge d’étudier la question afin d’y apporter des réponses : «C’est une bonne chose à mon avis mais seulement;la session extraordinaire coûte très chère au gouvernement.C’est ma crainte parce que nous sommes dans le besoin de réaliser le budget de 2022. Mais avec des imprévus ; ça peut être perturbant… »
Et d’ajouter :«Le parlement est là pour proposer des lois.Il y aura-t-il des lois qui vont être proposées?Je ne sais pas pourquoi certains députés veulent se reunir mais il appartient à l’exécutif de se pencher sur la question et trouver des solutions à tout ce qui se passe par rapport à la MONUSCO» .
Fin juillet, des populations du Nord−Kivu ont déclenchées des manifestations pour exiger le départ de la MONUSCO dont le bilan est critiqué.
Des quartiers généraux de la mission onusienne de Goma, Beni et Butembo ont été attaqués et vandalisés ; plus de trente congolais ont perdu la vie.
Des casques bleus du contingent Tanzanien ont tiré au poste frontalier de Kasindi où ils ont échappé au contrôle des services frontaliers, forçant le passage, tirant à bout portant et ôtant la vie à deux civils et blessant une dizaine.
Cet incident a même fait réagir Antonio Guteres; Secretaire Général des Nations-Unies qui a regretté le tournant de la situation au cours d’un entretien téléphonique avec le président de la République Félix Tshisekedi.
Dans la suite, le porte-parole de la mission onusienne a été expulsé du pays pour avoir traité les manifestants des terroristes.
Une cérémonie d’hommages aux victimes de ces tueries a été organisée hier vendredi 5 août à Goma à l’occasion de leur inhumation.
Mandela LONGA