Le quartier Bongonga, situé dans la commune de Kampemba à Lubumbashi, est l’un des endroits phare où se sont documentés des cas des maladies des mains sales.
Entre le 1er janvier et le 24 avril 2019, le Haut-Katanga a rapporté un total de 2 804 cas de choléra dont 60 décès.
Lubumbashi seul compte 80% des cas signalés enregistrés selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU, OCHA en RDC.
Les dernières statistiques du rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé révèlent ce quartier comme épicentre de l’épidémie de choléra.
Caractérisé par un taux élevé des populations et d’insalubrités, les efforts des autorités urbaines et communales, initiant le « Salongo »(assainissement du milieu), n’aboutissent toujours pas aux résultats escomptés. Les marchés, les artères, les parcelles, aucun n’est épargné par cet impasse.
Bongonga, Quartier aux carences en Eau potable
Par manque de moyens et d’accès aux robinets de la Régideso sur toute l’étendue du quartier, cette population a comme source de ravitaillement, les eaux des puits, des pluies et de la rivière Naviundu comportant des eaux impropres fournies en déchets des entreprises minières, pleines d’ordures et environnée d’un marché fréquenté par des centaines d’individus.
Toutes ces ordures sans destination ont éparpillé des odeurs nauséabondes et insupportables sur toute la partie qui environne la rivière.
Habitués et Inconscients du danger qui les guettent, les habitants au fil des années ne s’aperçoivent plus de la gravité que cela représente sur la santé humaine et la vie qui lui coûte : la fièvre typhoïde, la malaria, le choléra, les malformations lors des naissances sont des potentiels calvaires peut être déjà enregistrés précédemment.
Revenir aux notions hygiéniques et renfoncer les sources d’eau potable, une piste essentielle.
Connue pour sa négligence vis-à-vis des mesures hygiéniques et pour sa faible implication dans l’assainissement des milieux, la population lushoise, particulièrement celle du quartier Bongonga devrait sans cesse être sensibilisé sur les dangers qu’elle court en n’entretenant pas son espace vital. Tous les acteurs qui contribuent d’une manière ou d’une autre à l’insalubrité devraient être recyclés. Les autorités urbaines, les partenaires gouvernementaux, les acteurs humanitaires ont un rôle important dans cette quête pour sauver des milliers d’individus qui périssent par négligence et d’autres , par manque de connaissance.
Les eaux polluées, pour quels impacts ?
Avant de déterminer les impacts des eaux polluées, Auguy MATETE expert environnementaliste rencontré par notre équipe suggère avant tout l’établissement d’une surveillance des rivières.
Les experts environnementalistes alertent un Danger
« En RDC le système de surveillance n’existe pratiquement pas, vous pouvez le voir sur les cours d’eaux dans la ville de Lubumbashi. Sur aucun cour d’eau on observe une station d’observation d’échantillonnage, une station témoin pour la vérification de la qualité de l’eau. Or nous savons que par rapport à notre contexte, c’est une ville minière ou nous avons des productions industrielles avec des rejets de différentes natures qui sont restés sans traitement préalable dans les milieux récepteurs qui sont les cours d’eaux. C’est un danger, on n’a pas cessé d’alerter à propos de ce sujet mais le développement, le contrôle, la surveillance n’étant pas effectué, c’est seulement quand il y a un incident, on constate l’hécatombe des poissons sur la KAFUBU, on crie mais après un temps tout se stoppe… » a déclaré Auguy MATETE, inquiet de la situation environnementale au pays.
Par Israel MUTEBA