Apres la plénière consacrée à l’adoption du projet de loi des finances 2022, Kahozi Bin Malisawa ; député national élu de Lubumbashi s’est livré à la presse. Dans sa déclaration, il dénonce un recul de la démocratie en République Démocratique du Congo. Cet élu membre du Front Commun pour le Congo estime que le pays vit l’un des moments sombres de son histoire au regard de la répétition des pratiques d’un régime autocratique: « L’état de lieu de la RDC est regrettable. Le pays est ailleurs et nous devons tout faire pour la retrouver. On parle de RDC quand il y a la démocratie mais quand il n’y a pas de démocratie et que nous sommes rentrés dans la dictature Mobutienne, nous pouvons considérer que la démocratie n’existe pas. La République du zaïre est retournée en force. Nous allons faire un effort pour retourner le pays sur la bonne voie« .
L’effondrement de la démocratie
Kahozi Bin Malisawa ne comprend pas que l’assemblée nationale devienne un lieu d’enracinement des pratiques qui déshonorent la représentation nationale:
« C’est ici à l’assemblée nationale ou la démocratie doit régner mais c’est aussi ici que les députés ont excellé dans les insultes à cause de la dictature. La confiscation de la parole aux députés que nous sommes est un acte de dictature.
C’est regrettable que nous fêtions le 21e anniversaire de la disparition de Mzee Laurent Désiré Kabila ; qui a balisé le chemin de la démocratie dans la dictature« .
Corruption, mots d’ordres ; des maux qui mettent la jeune démocratie congolaise en péril pense le député de Lubumbashi. Le débauchage des députés du FCC qui constituait l’ancienne majorité parlementaire bouillonne encore dans sa mémoire et Kaozi Bin Malisawa n’est pas tendre envers le régime de Félix Tshisekedi.
« Dans l’état actuel il est difficile de récupérer la démocratie puisque nulle part au monde on n’a jamais changé la majorité à l’opposition. Nous qui étions majoritaires à cause de la corruption ; le premier mal que le chef de l’état a promis de combattre nous avons été relégués à l’opposition. A cause de 7000 ou 4000 dollars qu’on a donné à un député, on a fait basculer la majorité. A cause d’un poste proposé et de la traitrise on nous a volé notre majorité. Il est maintenant question de conscience de nos collègues députés qui sont à l’union sacrée de comprendre qu’il fait sombre là où nous sommes partis et qu’il est temps de revenir à leur ancienne majorité et que nous soyons en mesure de débattre en toute liberté« .
Il fait des révélations troublantes sur l’agir de l’actuel bureau de l’assemblée nationale dans la conduite des débats: « Auparavant on ne voyait pas les membres de bureau descendre du podium pour influencer les députés à voter pour ou contre une matière. Mais pour le moment c’est le bureau qui descend dans la pause pour influencer les députés à faire passer une proposition de loi. Donc quelqu’un qui se fait corrompre facilement avec peu d’argent pour saper sa personnalité ne peut pas faire changer les choses« .
Un budget qui doit encore prouver
Concernant l’adoption du projet de loi de budget 2022 évalué à 11 milliards de dollars américains, Kahozi Bin Malisawa Augustin n’attend que la concrétisation de tous les projets.
« Oui nous l’avons accepté puisqu’il y a eu augmentation. Maintenant que nous avons adopté un budget de 11 milliards nous verrons ce qu’il va donner. Mais il ; faut que tout ce qui est adopté soit réalisé« .
Emettant son avis sur la dernière adresse du chef de l’état devant le parlement réuni en congrès, Kaozi Bin Malisawa note une batterie des promesses qui le laisse encore sur sa soif de les voir être concrétisées.
« Je donne l’exemple du président de la république qui est arrivé devant le congrès, il devrait en principe nous dire ce qu’il en ait des résolutions du congrès de 2020 en nous disant ce qui a évolué et ce qui reste à faire qu’on peut améliorer l’année prochaine. Il y a eu le programme 100 jours sans résultat, donc c’est un gouvernement qui fonctionne avec la vision sans vision« .
Toujours fidèle à Joseph Kabila, Kahozi Bin Malisawa n’est pas tendre avec l’union sacrée de la nation qui se résume dans la vision du président de la République Félix Tshisekedi. Il fait référence aux programmes pilotés sous son leader politique ; Joseph Kabila:
« Avec Joseph Kabila Kabange à son premier mandat il a parlé des cinq chantiers et tout le monde a travaillé sur base de cela. Juste après, il a consacré son deuxième mandat à la révolution de la modernité. Maintenant c’est la vision qui n’est pas clairement définie et dont on ne connait pas le contenu« .
Membre de la commission infrastructures de l’assemblée nationale, il promet de palper du doigt les œuvres citées par le chef de l’état au cours de ses prochaines vacances parlementaires:
« Il a parlé de la route Kasomeno-Mwenda, c’est un espace que je connais bien. Il a parlé du barrage de Mwadingusha à Likasi et de celui de Kolwezi construit par le gouverneur Richard Muyej tout comme la route Dilolo ; nous attendons qu’il ait évolution. Je suis dans la commission des infrastructures, nous aurons le temps de sillonner sur toutes ces routes pour qu’il vienne nous dire devant le congrès en 2022 le résultat de ses promesses ».
Le Katanga devra se retrouver
Originaire de la Province de Tanganyika, le député Kahozi Bin Malisawa Augustin déplore que son entité d’origine et le Haut-Lomami n’aient pas été pris en compte par le gouvernement central. Il estime que ces deux provinces issues du grand Katanga soient les mal servies:
« Il y a des provinces qu’il n’a pas cité notamment ma province d’origine le Tanganyika. Rien n’est prévu de ce côté-là. Même chose dans le Haut-Lomami. Donc les gens qui sont de ce côté-là n’ont rien à espérer de ce régime. Voilà pourquoi c’est un gouvernement des promesses qui ne peuvent pas se réaliser« .
Kahozi Bin Malisawa se dit indigné de voir le Grand-Katanga produire des richesses qui contribuent significativement au budget national et ne pas se retrouver. Il dénonce des pratiques tendant à retenir les rétrocessions principalement du Haut-Katanga et du Lualaba pendant que ces deux provinces les plus riches du pays en termes de production n’en bénéficient pas. Il en appelle au sens élevé de responsabilité du gouvernement à rétrocéder l’argent que ces entités produisent.
Unité Katangaise
Cependant, il demande aux fils et filles du Katanga de s’aimer mutuellement et de se pardonner.
Rendant hommage au feu Jean Claude Kazembe pour son travail en faveur de l’unité des Katangais ; KaHozi Bin Malisawa voudrait voir tous les dignitaires Katangais réunis pour le bien de leurs populations.
Ancien bourgmestre de la Commune Annexe dans la ville de Lubumbashi, le député Kahozi Bin Malisawa demande à tous les politiciens Katangais de réfléchir pour le développement de leurs entités.
Mandela LONGA